La ville de l’avenir…
Aujourd’hui, c’est mercredi, l’avion vient d’atterrir à Singapour. J’ai l’impression d’avoir voyagé à travers le temps; et c’est un peu vrai ! En effet, je suis parti lundi soir de San Francisco, et entre le décalage horaire (15h) et la durée du vol (16h), c’est comme si je venais de faire un bon sur le calendrier.
Rapidement, je retrouve des sensations familières d’Asie : chaleur et humidité sont de rigueur ! Mais pour une fois, tout est propre, bien organisé : je suis bien à Singapour ! Et cela m’est confirmé dès la sortie de l’avion, car je reste quelque temps ébahi devant cette grosse machine qui est en train de laver le sol de l’aéroport en parfaite autonomie.
Singapour est une île située au sud de la péninsule malaise (pour être rigoureux, je devrai dire « archipel », car la cité-État possède une soixantaine de petites îles). C’est aussi une ville multiethnique avec de grandes communautés de Malais, Chinois et Indien. Ce melting-pot donne naissance à des quartiers qui me font voyager dans toute l’Asie.
Comme j’ai gagné un peu d’argent ces derniers mois, c’est aussi l’occasion pour moi de voyager de façon plus « traditionnelle » et de profiter de la gastronomie asiatique. Car ici les mets sont succulents: canard laqué, gâteaux de riz, tofu, glace au thé, et beaucoup de bonnes choses dont je ne connais pas le nom !
À Singapour et dans l’Asie de l’Est en général, la population apprécie le durian, un fruit un peu particulier. En effet, il est interdit de transporter ce fruit dans certains lieux publics (comme dans le métro). Et pour cause: l’odeur prononcée qu’il dégage. J’ai goûté, cela ne ressemble à rien de ce que je connais. Il est vrai que le goût est un peu fort, mais je m’attendais à pire. Par contre, la saveur a tendance à rester, c’est pourquoi on vous fournit des gants en plastiques pour pouvoir le savourer. Mais dans l’ensemble, ce n’est pas mauvais !
Il y a aussi des parcs, beaucoup de parcs. D’ailleurs, Singapour souhaite que dans les prochaines années toute sa population soit à moins de 10min à pied d’un parc. Et même dans le centre-ville, quand il n’est pas possible de construire un espace vert entre les buildings, c’est l’immeuble qui se transforme en parc ! Sur les toits, contre la façade ou au milieu des gratte-ciels, tous les recoins sont bons pour loger un peu de verdure. Il faut dire que les Singapouriens savent comment intégrer les parcs à leur ville.
À ce propos, je visite le Jardin botanique de Singapour inscrit au patrimoine mondial de l’UNESCO. C’est d’ailleurs le seul jardin tropical au monde à être considéré comme patrimoine mondial de l’humanité. Il abrite un nombre impressionnant de plantes diverses et variées. Je retiendrai : une des plus grosses orchidées au monde, la fleur nationale de Singapour (orchidée Miss Vanda Joaquim) et le Tembusu Tree (arbre présent sur le billet de 5SGD).
Enfin, il y a aussi des œuvres d’art, et des curiosités architecturales. Comme cet hôtel, dont les trois tours sont reliés en leurs sommets par une sorte d’immense barge. Ou bien ce parc, avec ses grandes serres en verres, ses cascades intérieures et ses arbres d’acier qui s’illuminent la nuit.
Tout est bien pensé, et jusqu’à présent j’avais l’impression d’être dans une ville comme les autres. Mais j’ai réellement pris conscience du défi urbain que Singapour a su relever lorsque j’ai appris que plus de cinq millions de personnes vivaient sur cette petite île. Effectivement, la cité est parfaitement desservie par les transports en commun, elle gère ses déchets de manière durable et fait en sorte d’être autonome en eau (réservoir naturel, récupération d’eau de pluie, déstalinisation). Ainsi, Singapour est en continuelle évolution pour satisfaire ses besoins d’aujourd’hui et ceux de demain et c’est pour cette raison que de nombreux espaces sont encore en construction.
… pour quel avenir ?
Comme vous pouvez le constater, j’ai accéléré mon voyage et cela est pour une bonne raison. En effet, après avoir passé deux années de césures, j’estime qu’il est temps pour moi de reprendre mes études.
Vous ne rêvez pas et je n’ai consommé aucune substance qui pourrait altérer mon comportement. C’est en réalité le fruit de dizaines de rencontres et de plusieurs mois de réflexion.
OUTILS
L’une des raisons pour lesquelles j’ai arrêté mes études était liée à ma vision brumeuse concernant mon avenir. De plus, je souhaitais également exercer une profession qui me tient à cœur. Et enfin, il y avait ce profond sentiment que les études ne servent qu’à obtenir un diplôme et ne préparent pas les élèves à exercer une profession. Ainsi, je croyais fermement que les études ne servaient à rien et je ne voyais pas pourquoi obtenir un diplôme quand on peut faire sans.
Mais dès le début du voyage, en discutant de cette vision avec Laura, je me retrouve confronté à une question qui me laisse sans réponse :
« Pourquoi courir un marathon pieds nus quand on peut le faire avec des chaussures ? »
J’eus le temps de méditer à cela pendant les 22 jours de la Transatlantique et j’en suis arrivé à la conclusion qu’il est en effet stupide de courir sans chaussures alors qu’on peut être plus efficace avec ! Et qu’importe si les chaussures ne sont pas adaptées à la haute montagne, elles permettront dans tous les cas de la gravir plus vite que pieds nus.
OBJECTIF
C’est bien beau d’avoir des chaussures, mais si l’on n’a nulle part où aller, elles ne serviront jamais. Il me fallait donc une destination, un challenge, une mission. Alors, quand on voyage comme je le fais et qu’on flirte quotidiennement avec la belle Liberté, il devient difficile de s’en passer. Mais cette liberté a un prix et actuellement c’est avec efforts et inconfort que je paie ma redevance. Cependant, je suis conscient qu’un jour, je devrai changer de devise. Et vous l’aurez compris, l’autre moyen de paiement, c’est l’argent. Ainsi atteindre une certaine liberté financière est mon prochain objectif afin de toujours rester libre de mes choix.
CHEMINEMENT
Le seul moyen d’atteindre le haut de la montagne: c’est la passion. Si vous n’aimez pas marcher, vous n’atteindrez sûrement jamais le sommet. Il faut donc apprécier le cheminement, car au fond, c’est ce qui est le plus important. Alors que faire, quand on ne sait pas ce qui nous passionne ? Eh bien, parfois il suffit de se lancer, de poser un pied après l’autre; et petit à petit, on prend de l’altitude et l’on découvre des choses auxquelles on n’aurait jamais pensé. Puis parfois, on finit par se surprendre à apprécier la montée.
« Si tu ne sais ce que tu veux faire; fais un métier dans lequel tu peux exceller et qui est en accord avec le style de vie que tu souhaites vivre. »
Voici un précieux conseil qui me fut offert par Brian.
Ce sont tous ses éléments réunis qui me poussèrent à rependre mes études d’ingénieur. Et si tout cela sonne comme une parfaite idylle, je vous rassure, il y eut de nombreuses péripéties. En effet, déposer des candidatures n’est pas en adéquation avec ma façon de voyager plutôt rudimentaire ! Ainsi, j’ai dû relever de nombreux défis pour pouvoir candidater à temps. Il m’a fallu me lever aux aurores pour palier le décalage horaire, trouver du papier, des connexions internet, accélérer le pas pour sortir du désert dans les temps, paraître propre, être à l’heure pour un entretien à distance, etc.
J’attends encore des réponses de certaines candidatures, mais ayant eu des résultats positifs je peux affirmer que je serai sur les bancs de l’école dès septembre. Cependant, je terminerai ce projet (même si je dois aller un petit peu plus vite) tout en respectant mon objectif initial : faire le tour du monde principalement en stop avec moins de 1000€.
Il me reste encore quelques mois de voyage et je suis sûr que de belles choses m’attendent encore. Alors, retour en Asie, où après plus de deux heures de queue à la douane, j’entre enfin en Malaisie !
Merci de ce Partage…. Toujours très touchant! Bises
Wahhhou Quelle révélation…!!!! Je viens de lire ton dernier post et je pense bien fort à tes parents…!!!!! En effet quel cheminement et de belles perspectives à l’horizon de Septembre… savoures bien la suite et fin de ton Aventure et o plaisir de te croiser bientôt autour du Piémont Pyrénéen…! Bises made in 64… sandrine.
Et pourquoi ne pas candidater à Singapour, Sydney, Kyoto ou San Francisco. Voire Berlin, Bergen ou Milan.
Ce serait une autre forme de voyage prolongé.
En tout cas ta réflexion est positive pour l’avenir.
Amor fati
Jean-Luc et Dany de Castafiore
C’est une remarque pertinente;je pense que les études françaises ont bonne réputation au-delà des océans (tout en étant plus abordables que certaines écoles étrangères).
Mais le voyage fait partie de moi et je garde en tête que de toute façon, je devrai passer un semestre à l’étranger pour valider le diplôme d’ingénieur. Ce sera donc l’occasion de repartir pour de nouvelle aventures !
Je suis tes voyages depuis ces deux années avec grand intérêt.. Tes expériences,tes découvertes m’ont passionné es et tout particulièrement ce défi à apprendre à mieux ce connaître d’une façon très particulière… seul avec le minimum vital pour affronter les coups durs.Belle étape dans ta vie.Beau témoigne de la jeunesse.Merci Thimothee
Je pense au bonheur de tes parents
Annick Dumazeau(j’ai travaillé
longtemps à Bel Aspect avec Christian)
Magnifique chemin…Vers la lumière..
Merci d avoir partagé ce cheminement avec nous… Belle leçon de vie !
Encore beaucoup de découvertes et de rencontres avant de revenir rue des Cerisiers, qu elles soient aussi belles et enrichissantes que celles que tu nous a fait partager !
Une pensée à tes parents.. Qui t ont permis de réaliser ton rêve
Christine je pense à toi…
Bises Thimotee…
Toujours tous mes encouragements Timothée…
Et puis tu peux aussi être ingénieur à l’étranger…..
Vivre à l’étranger…
..Et mieux encore : vivre avec une personne étrangère !!!
Et la prochaine fois pense à l’Amérique du sud !!!
Jean-Marc
Merci, oui je garde l’Amérique du Sud pour une prochaine fois !