Premiers pas
La douane passée, je fais mes premiers « vrais » pas sur le continent eurasien ( le gros morceau de terre si vous préférez). Car, en toute rigueur, Singapour est une île.
Une interrogation trotte dans ma tête :
Est-il facile de faire du stop en Malaisie ?
Alors comme toujours, je vais au bout de ma pensée et j’essaye. D’abord, il faut que je m’éloigne de Johor Bahru, ville frontière avec Singapour. Après une bonne heure de marche, je suis confronté à un premier problème : je suis du mauvais côté de l’autoroute et impossible de la traverser. Erreur de débutant, j’avais oublié qu’ici on roule à gauche !
Du coup, je me retrouve au beau milieu d’un petit quartier aux abords de la ville. La chaleur, le poids de mon sac et les quelques kilomètres ont eu raison de ma gourde: il faut que je trouve de l’eau. Dans ces cas-là, je demande à un habitant s’il peut remplir mes bouteilles.
Tel un catalyseur, ce prétexte me permet également de discuter avec les locaux. Rapidement, je me retrouve invité à rentrer dans la maison. Mes hôtes sont musulmans comme 55% de la population et il y a quelques jours c’était l’Aïd-el-Fitr. En ce jour spécial, ils fêtent la fin du ramadan et la fête à tendance à perdurer dans la semaine. Ainsi, j’ai le droit de goûter à des petits gâteaux spécialement préparés pour l’occasion. On me sert aussi à manger; c’est cela l’hospitalité malaise ! Je repartirai un peu plus tard avec mes bouteilles pleines et en bonus : un pique-nique offert par la famille !
Ils m’ont indiqué un endroit où je peux faire du stop: j’y vais. Quelques instants plus tard, un homme se propose pour me déposer à la gare routière : non merci, je ne veux pas prendre le bus ! Mais il est relativement tard et lorsque la deuxième voiture s’arrête, on me propose de me conduire dans une auberge : j’acquiesce. Cependant, les auberges abordables sont pleines; comme je suis à proximité de la gare routière et quitte à dépenser de l’argent, je prends le bus pour Malacca.
Malacca
La ville est située sur la côte ouest-malaise. Comme la Malaisie est à l’instar de Singapour : un pays multiethnique, il y a dans les grandes villes des quartiers chinois et indiens. Cela donne naissance à une grande richesse culinaire et je me régale à goûter les spécialités de chaque pays. C’est de cette façon que je suis tombé amoureux du chai, thé indien à base de lait et d’épices.
Malacca n’est pas comme toutes les autres villes de ce pays. En effet, pendant le XVIème siècle, le port de la ville fut très fréquenté, car la ville est idéalement située pour les transports maritimes. Mais celle-ci fut conquise par les Portugais en 1511. C’est pourquoi on peut à ce jour visiter les ruines d’un ancien fort Portugais.
Malacca possède aussi de nombreux lieux de cultes. Notamment la magnifique mosquée Strait qui fait face à la mer.
En discutant avec d’autres voyageurs de l’auberge de jeunesse, je découvre un autre lieu de culte: le temple Gurdwara Sahib. C’est le point de rassemblement pour tous les pratiquants du Sikhisme (religion monothéisme indienne). Et cette religion à quelque chose de particulier (d’où notre visite).
En effet, un des piliers de celle-ci est « [de] rendre service à l’humanité et d’engendrer tolérance et fraternité vis-à-vis de tous » . C’est pourquoi le temple sert à manger gratuitement. Tout le monde peut y avoir accès, il suffit d’avoir une tenue descente et de se couvrir la tête avec un foulard. Ainsi, nous avons droit à un véritable festin indien !
Nous ferons un peu de vaisselle pour témoigner notre gratitude.
Kuala Lumpur
Je souhaite me rendre à Kuala Lumpur, capitale de la Malaisie, c’est l’occasion de tester de nouveau le stop. Cette fois, j’ai le temps et je suis du bon côté de la route. Les temps d’attentes sont variables, mais on finit toujours par se rendre où l’on veut !
Apparemment, le stop n’est pas courant en Malaisie, seuls certains « backpacker » en font. C’est pourquoi la plupart des conducteurs que je rencontre ont une ouverture d’esprit internationale et comprennent ce que fait ce type au bord de la route !
J’arrive finalement à Kuala Lumpur sous des trombes d’eau (je suis chanceux, j’ai trouvé quelqu’un pour me déposer au centre-ville de cette grande cité). Et malgré le fait que je n’ai que trois mètres à parcourir pour rejoindre un abri : je suis trempé ! La saison des pluies est censée commencer prochainement…
Kuala Lumpur c’est pour moi la petite sœur de Singapour. En effet, la ville est en pleine expansion et il y a beaucoup de buildings dont certains ressemblent étrangement à ceux de Singapour. Il y a aussi de la verdure et des parcs, mais l’ensemble est encore loin de pouvoir rivaliser avec la cité-État.
Outre ses multiples tours aux formes surprenantes, la capitale abrite un temple hindou hors du commun. Effectivement, différents temples sont construits à l’intérieur d’une immense grotte. Et à l’intérieur l’ambiance est mystique, l’eau s’infiltre et goutte un peu partout. Ainsi que se forment les stalactites. À l’extérieur, ce sont ces petits singes qui attirent l’attention des touristes.
Il est temps pour moi de poursuivre ma route vers le nord du pays. Et depuis le bus je remarque d’immenses cultures de palmiers. Ceux-ci sont utilisés pour produire la fameuse huile de palme…
Panang
Penang est un état situé sur la côte Nord-ouest de la Malaisie. J’y fais juste une escale avant de continuer ma route vers la Thaïlande.
Ici encore on ressent la diversité ethnique de la Malaisie à travers la nourriture, mais pas que !
En effet, je dors dans des auberges de jeunesse où logent des voyageurs du monde entier. Et il y a visiblement un choc culturel entre les Occidentaux et les autres voyageurs. Car il est parfaitement normal pour un indien, un pakistanais ou un Malais de rentrer à deux heures du matin dans le dortoir, d’allumer la lumière et de parler à haute voix! Il y a aussi ceux qui laissent sonner leurs alarmes pendant plus de 20 min le matin… Mais toutes ces personnes sont habituées à dormir dans le bruit. Alors que nous, pauvres occidentaux sommes réveillés par le moindre petit chuchotement.
Mais comme toujours, il y a des avantages à ce melting pot. Prenez par exemple la nourriture indienne : samoussa, oignons balls, sweet-cakes et bien d’autres petits mets. La nourriture indienne est juste une bénédiction, un bonheur pour les papilles. C’est une explosion de saveurs qui se dégage de chaque bouchée. C’est sûr, il faudra qu’un jour je fasse une escale gustative en Inde!
Parfois le voyage c’est aussi siroter un thé glacé face à la mer et prendre le temps de savourer l’instant. Et en ce moment, je repense à toutes les personnes grâce auxquelles je me trouve ici.
Suite aux conseils d’un voyageur, je prends le train pour passer la frontière thaïlandaise !
Merci à :
Phil and Brian; Linda; Rhamza, Jamalouda and their families; Denal
Toujours ce bonheur de te lire, Thimothée.
II faudrait que tu envisages l’hypothèse de détenir un vrai talent littéraire… pour l’exploiter.
Je te suggère le titre de ton prochain et premier livre: « Je suis allé dans les recoins du monde.
Et j’ai adoré »
Bonne route and keep us posted !
ciao
jean-luc et dany
Timothée,
Nous suivons avec plaisir et enthousiasme tes aventures et ton cheminement.
Merci de nous les faire partager!
Profite bien de la suite…
Bises de l’Aveyron.